Il était une fois Agnès, Hélène et Lila
Quid de l’héroïne (toute choupi !) d’Entre Neige et Loup, Lila, comment l’avez-vous conçue toutes les deux ?
Hélène Canac : Le personnage de Lila était présent dès le départ. À la base c’était une petite sorcière aux long cheveux mauves que j’avais proposé à Agnès pour une série de gags. Et finalement Agnès en a fait complètement autre chose et ça m’a tout de suite convenu.
Agnès Domergue : Il y a quelques années, Hélène postait donc ce personnage aux cheveux mauves, baptisée Lila, sous forme de petits strips comiques. Mais l’envie de faire une vraie BD était née. Alors je me suis lancé le défi d’écrire mon premier scénario pour Lila… Il aura fallu à Hélène beaucoup de patience pour que je me lance réellement dans l’aventure ! (photo chez Le renard doré)
Après de votre duo c’est la première fois que vous travaillez ensemble ou pas ? Comment cela s’est-il organisé ?
Hélène Canac : Oui c’est la première fois, on se connaissait par le biais de forums d’illustrateurs et auteurs jeunesse. J’avais lu quelques livres d’Agnès, et j’avais tellement adoré Les étoiles de Miu, je voulais secrètement travailler avec elle, mais on avait des univers très différents je n’ai jamais osé lui demandé directement. Le forum auquel on participait, organisait tous les ans des rencontres virtuelles entre auteurs et illustrateurs jeunesse en les associants autour d’un projet. C’est là que j’ai proposé le personnage de Lila, en croisant les doigts pour qu’il plaise à Agnès ! Et, ouf, elle a mordu à l’hameçon
Agnès Domergue : J’écrivais plutôt pour les albums jeunesse au textes courts, même très court puisque j’avais publié des recueils de haïku… A l’époque, j’imaginais des dizaines et des dizaines de versions possible pour le personnage d’Hélène ! Quand je suis tombé sur la légende de Yuki Onna, j’avais enfin trouvé la clé de l’histoire et j’ai pu me concentrer sur ce qu’allait devenir Entre Neige et Loup…
Si chacun devait nous dire ce qu’elle a le plus apprécié dans le travail de l’autre (et oui, c’est l’heure de se faire des bisous !)
Hélène Canac : Je retiens la capacité d’Agnès, à analyser, décortiquer et comprendre ce qu’elle fait pour écrire une histoire cohérente tout en respectant son univers, ça m’a vraiment impressionnée.
Agnès Domergue : Hélène et moi avions deux univers très éloignés. Mais j’avais cette intuition que si chacune de nous allions l’une vers l’autre, tout en sortant légèrement de notre zone de confort, nous pourrions faire un livre qui nous plairait. J’ai adoré voir naître le story board, sentir les personnages prendre vie. Puis sa mise en couleur a été un émerveillement à chaque planche !
Et enfin, sur la conception, quel est le passage qui vous a posé le plus de difficulté ?
Agnès Domergue : C’est loin tout ça ! Je dirais d’écrire les première pages ? Oui ! C’était un peu le saut dans le vide pour moi !! Et plus tard, la difficulté de lacher son scénario et de laisser la liberté au dessinateur… On apprend continuellement dans ce métier et cela a été une vraie « école » de travailler sur cette BD avec Hélène.
Hélène Canac : Hum… Sur ce projet j’ai le souvenir d’un album qui s’est fait sans trop de difficulté. J’avais par contre beaucoup d’appréhension. D’abord sur le nombre de pages, c’était le premier album que je faisais aussi dense, j’avais peur d’en avoir marre, mais Agnès à tellement bien rythmé et varié ses séquences (oui, je lui envoie encore un peu de fleurs) que je ne me suis pas du tout ennuyée. Et ensuite j’appréhendais énormément la couleur, je ne savais pas trop encore ce que j’étais capable de faire, c’était aussi la première fois que je faisais mes couleurs sur un album BD. J’avais à la fois un truc très précis et complètement flou en tête et au final ça s’est presque fait tout seul
Question hors sujet et transition avant de passer à la partie Japon : il y a une référence pour le moins inattendue à l’épisode du Oud de Kaamelott… C’est un gage pour pari perdu, la fatigue, une requête des Petits pedestres ?
Hélène Canac : C’est pas moi c’est Agnès ! Et je vais avouer devant la Terre entière, que je n’ai jamais regardé Kaamelott.
Agnès Domergue : Hahaha !! Dans cette première BD, je voulais y mettre (presque) tout ce que j’aime. Et comme je voue un culte pour Kaamelott, j’ai réussi à placer une citation pour rendre hommage à Alexandre Astier. Et puis surtout, pour faire rire mes copines fan de Kaamelott ! Special private joke !
Mythe et folklore : les liens avec le Japon
Quel est chacun votre lien avec le Japon et à quand remonte-t-il ?
Hélène Canac : C’est Agnès mon lien avec le Japon
Agnès Domergue : J’ai découvert le Japon par le biais des animés de MIYAZAKI, Princesse Mononoke à sa sortie au cinéma en 2000. Fan incondtionnelle de thé matcha, de wagashi, et de toutes les gourmandises, je suis tombée sous le charme du haïku, ce si petit poème. Mon premier voyage au Japon a confirmé mon attirance pour cette esthétique. Et mon deuxième voyage au Japon consistait à chercher des salons de thé matcha, des onsen et photographier des oiseaux sur les branches des fleurs de cerisiers !
Est-ce que chacun peut nous dire sa créature préférée du folklore nippon et pourquoi ?
Agnès Domergue : Les jizos ! Pour les avoir vu en vrai près des temples… Et de les faire parler en haïku, pour une continuité avec mes autres livres, cela m’a beaucoup amusée ! Mais je peux aussi citer Totoro, emblème kawaii, Kitsune…
Hélène Canac : Ayant une culture du Japon uniquement moderne, je dirais Pikachu ! Ça compte ? ça peut s’apparenter à un yokaï j’imagine. Parce qu’il a été créé comme un pokémon lambda parmi les pokémons et qu’il est devenu la star des pokémons juste parce qu’il est trop mignon. Et ça… c’est la classe !
Dernière question : qu’est-ce que vous avez envie que le lecteur retienne ou ressent à la fermeture du livre ?
Hélène Canac : Chacun est libre d’interpréter le livre à sa guise. On a eu des retours de lecteurs qui ont vu des choses dans Entre Neige et Loup que je n’avais pas vu moi-même, ou des thèmes abordés qui me semblaient au second plan, mais qu’ils ont retenus comme thème principal. C’est ça qui est magique avec les œuvres en général, chacun y voit quelque chose de différent en fonction du moment.
Agnès Domergue : Je me dis toujours que notre livre nous échappe. Il appartient au lecteur qui le tient dans ses mains. Mais je dirais : j’espère qu’il aura envie de le lire plusieurs fois !
(Photo de @hinavioline)
(Photo de @hinavioline)
Merci pour votre temps !
Merci à JOURNAL DU JAPON pour cette super interview
Je vous conseille CLIC d'aller lire l'itw dans son intégralité sur le site de Journal du Japon
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(photo de @anna_and_books)
Et bien, après avoir lu votre entretien croisé et vu les premières images du livre, ça me donne bien envie !
RépondreSupprimerJ'aime le Japon, je pratique l'art du haïku et je peins des geishas.
Votre livre m'emballe !
Je vous souhaite succès et beaux partages...
Ravie de vous lire ici ! Merci pour votre petit mot qui fait plaisir ☺️ le haïku est un art excellent ! (je l avais déjà exploite dans "il était une fois... Contes en haïku" )
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